clope     relaxation-nantes

2017/2018

Addiction



 

On en parle

En quoi la sophrologie vous a fait vaincre votre addiction au tabac.

Cigarette quand je te fume…

mais aujourd’hui tu ne m’enfumes plus, et pour tout dire je me sens beaucoup mieux sans toi. Il y a un peu plus de trois mois, j’ai décidé de te dire au revoir, pas facile car tu m’accompagnais depuis un certain temps déjà. Sauf qu’à présent j’ai pris conscience que je suis femme, maman, amante et t’avoir à mes côtés sans cesse devenait sérieusement « encombrant ». Encombrant pour moi dans ma vie de femme car pas agréable de sentir le tabac froid, d’avoir la bouche comme un cendrier à mon réveil… Encombrant pour moi dans ma vie de maman car comportement irresponsable de faire subir à mon enfant une substance toxique, que cherchais je : m’empoisonner et empoisonner mon entourage, ne pas voir grandir mon bambin ? Encombrant aussi dans ma vie d’amante, surtout avec un conjoint non-fumeur : « Laisse moi 5mn, une dernière et après j’arrive ; Laisse moi 5 mn, j’ai besoin de fumer pour souffler un peu et après j’aurai les idées claires pour discuter avec toi ; J’arrive, laisse moi 5 mn ». Bref, j’arrive tout le temps mais mon conjoint passe après la clope. Sérieux, c’est ça une vie de couple, passer après un nocif ?

Cela faisait déjà plusieurs mois que je me disais qu’il fallait que je me débarrasse de toi, sauf que ça me paraissait plus facile à dire qu’à faire. J’ai lu le bouquin d’Allen Carr, j’ai arrêté deux semaines de cloper, puis j’ai repris. A chaque fois que j’ai essayé de me débarrasser de toi, j’ai toujours trouvé une excuse bidon pour te reprendre. En fait, aujourd’hui j’ai compris que c’est plutôt toi, mon petit monstre interne qui me suppliait de te récupérer. Sans toi, j’avais l’impression de n’être plus rien : «Où mettre mes mains ? Que faire de mes bras ballants ? Quelle position prendre ? Quelle parole mettre en mots avec tous ces gens qui m’entourent ?… » En quelque sorte, je te voyais comme ma béquille. Avec toi, une impression de confiance en moi ; Sans toi, une impression de personne inintéressante. Mais pourquoi? Par quel pouvoir magique arrivais-tu à me contrôler ? Il y a donc plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois maintenant, j’ai décidé de t’abandonner, de ne pas t’écouter me supplier à certains moments pour te reprendre, et aujourd’hui je ne suis plus prisonnière de toi.

Finalement, pour en arriver là, ça a été plus simple que je ne le pensais. Premièrement, j’étais très motivée pour arrêter. Deuxièmement, le livre lu m’a fait réfléchir. Troisièmement, la sophrologie a été un outil aidant dans ma démarche. Le sophrologue m’a encouragée dans ma décision, et m’a félicitée. Ce point est important car arrêter de fumer peut paraitre simple pour un non fumeur. Pour quelqu’un qui fume, ce n’est pas si facile dans sa tête alors quelques encouragements ne sont pas de trop. Les différentes séances de sophrologie (5 en tout, à raison d’une par semaine à peu près) m’ont permis aussi de me voir (me voir plus jeune, jusqu’à aujourd’hui), d’apprendre à me connaître (qui je suis aujourd’hui dans l’ ici et le maintenant ?), de gérer mes peurs de rechute (qu’est ce qui me fait peur ? pourquoi ? quels comportements adopter pour évincer ces craintes ?). La sophrologie m’a appris des techniques simples dont je me sers régulièrement : respiration abdominale, geste d’ancrage (pouce et index serrés), visualisation d’un lieu apaisant lors de sensation d’angoisse, d’oppression…, relaxation dynamique du 1er (écoute de mon corps), 2ème (prise de conscience de mes émotions) et 3ème degré (prise de conscience de ma place). Grâce à cette pratique, la cigarette n’est plus qu’un mauvais souvenir au plus grand bonheur de moi-même et de mon entourage. Quand parfois mon petit monstre me supplie de le reprendre, alors je sais quel comportement adopter pour ne plus me laisser avoir. Je suis enfin moi, libre et indépendante.

En quoi la sophrologie vous a fait vaincre votre addiction à l’alcool

TEMOIGNAGE

Quand j’ai commencé à boire de l’alcool, je devais avoir 12 ou 13 ans, avec des copains scouts. On avait créé une sorte de petit rituel ; chaque week-end où l’on se retrouvait, on se cachait derrière les tentes et là, il fallait boire le plus vite possible…pour ressentir les sensations de l’alcool le plus rapidement possible. Après les gorgées de jet 27, les bières, les tequilas frappées et les mélanges de vin blanc/coca, on embrassait les garçons, on rigolait et puis on racontait n’importe quoi.
Plus tard, au lycée, j’ai retrouvé ce genre de petit rituel, cette fois entre midi et deux.
Et puis ça a continué, c’est même devenu régulier. Deux fois dans la semaine je suivais mon frère dans ses concerts de rocks, et cette fois je buvais en compagnie d’une bande de punk, avec laquelle on avais pris l’habitude de traîner.
Je me souviens de cette période comme l’époque de la découverte. Boire me procurait un sentiment de liberté, de lâcher prise. L’alcool me permettait de fuir le monde des adultes, d’être rebelle en emmerdant les bourgeois, mes parents, le système. Voilà, c’était ma révolution à moi. C’était mon truc pour oser, pour me désinhiber, pour me sentir plus forte face à ceux qui m’impressionnaient alors ; les rockeurs, mon frères, ses copains.
Cela arrivait que l’on fume des pétards, mais l’effet me plaisait moins ; trop mental.
Je me rappelle aussi que j’adorais « me retourner la tête ». D’ailleurs cela faisait rire tout le monde ; je faisais le clown, je tombais tout le temps, je vomissais pour ne me souvenir de rien le lendemain. Et cela me plaisait alors que l’on me raconte mes frasques de la veille.
J’étais persuadée que si j’avais ma place, mon rôle dans cette bande, c’était justement parce que je n’avais pas de limite.
Je faisais l’amour avec n’importe qui, n’importe comment, sans conscience du danger, sans pudeur. Cela n’empêchait pas ces moments d’être gais. Il n’y avait pas de notion de destruction pour moi ; c’était la fête, et je ne tardais jamais à me remettre. Les lendemains étaient juste brumeux, mélancoliques aussi, mais j’aimais ça.
Je peux même dire que cela donnait de la consistance à mes chansons, faisant de moi un de ces héros des récits épatants et rock’n roll. No futur.

Plus tard, j’ai évolué dans le milieu du rock, du théâtre. Là aussi, l’alcool m’attendait ; on m’offrait à boire sans cesse, pour m’accueillir quand je venais de jour, et après les concerts. Je n’avais pas envie de passer pour quelqu’un de raisonnable, d’adulte et de réfléchi. Je n’avais pas envie que l’on me prenne pour une rabat-joie, alors j’acceptais à chaque fois.
Cela m’allait bien d’être cette jeune femme insouciante, sans contours. Et j’ai continué à l’être, pendant 25 ans, sans jamais m’interroger sur le sens de cette pratique.
Chaque semaine je m’adonnais à une sorte de lavage de cerveau, comme pour tout remettre à zéro. Une forme de suicide en somme. Boire très vite, sentir la chaleur m’envahir, perdre le contrôle, perdre conscience et se sentir flotter, légère, enfin… Continuer à se foutre de tout, à ne pas penser.
J’ai traversé des phases de dépressions parfois très importantes ; dans ces moments je pouvais enchainer 4 à 5 soirées de cuites, dont j’essayais de me remettre le lendemain en allant nager à la piscine et en buvant du bouillon de poireau. Cela me donnait l’impression de me nettoyer, en retrouvant un peu de fraicheur.
Il y avait aussi des moments de pur bonheur, où je pouvais planer, comme au dessus du réel, avec cette impression de toute puissance, où la vie ne faisait que couler sur moi, sans jamais me déposséder de mes pouvoirs.

Durant mes tournées, je pouvais enchainer jusqu’à 20 cuites d’affilée. Les épisodes de dépressions sont devenus de plus en plus fréquents, et comme j’avais l’alcool gai, c’est avec lui que j’essayais de retrouver le moral, sans jamais songer au cercle vicieux que je créais ainsi.

J’ai commencé à avoir des trous de mémoire, y compris en journée, des pensées insensées, des actes déraisonnables. Mais peu m’importait ; c’était ça aussi le rock ; ce côté extrême que certains nous envie, et qui distrait les autres : le bordel toute la nuit dans les hôtels, les cascades dans les loges, les batucadas avec tout et n’importe quoi, les tables que l’on casse, les chorales qui s’improvisent, improbables, les parties de sexe décomplexées, les danses irrévérencieuses, les retours suicidaires en camion
Ma vie alors c’était une sorte de folie, une vie de kamikaze que l’on passe à renverser l’ordre, à repousser les limites un peu plus loin chaque fois, à contrarier les valeurs, à se foutre de tout, à foutre le bordel dans cette société de merde…
Avec le recul j’ignore jusqu’à quel point j’ai respecté les gens qui m’entouraient. J’étais dans un brouillard total, incapable de connaître mes propres limites, celles des autres, d’écouter quoi que ce soit. J’étais perdue.
J’ai cependant eu cette chance, presque miraculeuse, de vivre de belles histoires d’amour, sincères. Des amitiés fortes et durables. Je travaillais dur mais avec passion et acharnement.
Aujourd’hui je réalise que j’étais incapable de prendre du recul, de réfléchir sur mon existence et sur mes actes. J’ai l’impression d’avoir vécu toutes ces années comme un fantôme…

Autour de moi, personne n’a vraiment tiré la sonnette d’alarme car on me connaissait gaie, et mon corps, solide, me suivait, se montrant résistant à tout. Rien n’apparaissait ; je faisais attention à mon alimentation, et j’aimais bouger, marcher, prendre soin de ma peau.
Il faut dire aussi que mes amis étaient tous de gros fêtards. Pourquoi se seraient ils inquiétés de quelque chose ; j’étais comme eux après tout, nous étions ensemble dans le déni.

Je parvenais malgré tout à faire de petites poses ; 5 jours, 6 jours, pas plus.
Il me fallait ma grosse cuite régulière, sans négociation possible, sinon, je déprimais pour de bon.
C’est arrivé que je m’arrête de boire pendant 5 mois. Je voulais prouver à mon mec de l’époque que j’étais capable me passer d’alcool. Ce n’était donc pas totalement mon choix. Et j’ai même fini par lui en vouloir, à lui en vouloir énormément. J’étais devenue triste, mélancolique, fatiguée et nerveuse. Je pleurais sans cesse. La vie me semblait tout à coup insurmontable et désespérante. J’avais perdu mon enthousiasme. Les fêtes, les gens alcoolisés m’agaçaient désormais.

J’avais seulement gagné un teint rayonnant, qui me valaient les compliments de mon entourage, c’était ma petite fierté. Mais c’était si peu de chose à côté de la tristesse qui m’envahissait !…
Lorsque je me suis autorisée à boire à nouveau, j’ai cru renaitre. Je retrouvais une sorte de meilleure amie avec laquelle je replongeaient, joyeusement, presque avec soulagement. Je replongeais avec moins de retenue encore qu’auparavant. Et j’ai quitté mon mec…

J’avais commencé une thérapie, quatre années plus tôt, mais je ne me représentais pas l’alcool comme une problématique en soi, et par conséquent je n’abordais pas le sujet.
C’est devenu une préoccupation lorsque j’ai constaté que j’avais de moins en moins de résistance face à mes excès, que les petites pertes de mémoires venaient de plus en plus tôt, après une bière seulement ou une verre de vin. J’avais l’impression que mon visage me trahissait les lendemains de cuite et j’avais désormais de plus en plus de mal à aimer me regarder dans le miroir.
En 2010, j’ai abordé le sujet à la médecine du travail. On m’a répondu qu’il n’y avait rien que l’on puisse faire pour moi et que je devais simplement aller voir un psy. J’en ai également parlé à un acupuncteur que je consultais à l’époque. Lui m’a conseillé un sevrage de trois semaines. Cela m’a effrayée ; imaginer m’arrêter totalement me paraissait impossible !

J’étais la fête, la fête était l’alcool, l’alcool était moi. Mon rôle social était de faire le clown, d’être une rockeuse déraisonnable et de montrer à la terre entière que rien n’avait d’importance et qu’on pouvait tout casser tout le temps. Je ne voulais pas montrer que je pouvais m’aimer.
Je décidais de continuer à faire n’importe quoi, je poursuivre cette vie faite de lendemains glauques, d’écriture de chansons, de mélancolie, de phases de récupération, de séances d’acupuncture, de yoga, de footing. Je continuais même les soupes de poireau, les cures de desmonium, de radis noirs, de romarin, de raisins, les massages de ventre, les tisanes, le hammam…
Les pauses n’excédaient jamais 5 jours… Impossible.

Un jour, j’ai recroisé une amie. Au fil de la discussion elle en est venue à me parler de son problème d’alcool et de ses blackouts. Elle m’expliquait la gravité de ce phénomène ; le cerveau qui au contact de l’alcool se met en veille, puis s’arrête de fonctionner, comme pour éviter de voir quelque chose. J’étais stupéfaite. Elle insistait sur la dangerosité de la chose, sur son caractère irréversible.
J’écoutais, effrayée à l’idée de devenir l’esclave du déclin de mon cerveau. J’étais aussi intriguée ; qu’est-ce que mon cerveau ne voulait-il donc pas voir ?
Cette amie a entamé une cure et on est restées en contact. Elle m’a encouragée à réfléchir sérieusement à mon problème. Ça a fait son chemin. Depuis un an déjà je voyais une nouvelle psy, et avec elle j’abordais le problème, de plus en plus souvent même, sans toutefois parvenir à la décision d’arrêter totalement.
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Jusqu’à ce violent début d’année 2012 ; un blackout de 9 heures d’affilée lors du réveillon et le suicide de ma cousine germaine, alcoolique, deux jours plus tard.
Sur la route, au retour de la crémation, je me revois confier à mon frère ma fatigue, cette déprime, mes règles que je n’ai plus depuis 6 mois. Il m’écoutait, m’avouant qu’il se faisait du soucis pour moi. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il me dit ça, mais cela me revient tout à coup en écrivant…
Le lendemain matin, je suis restée une heure dans mon lit à réfléchir, et j’ai pris la décision, une bonne fois pour toutes, d’arrêter complètement de boire de l’alcool, pour toujours….

En ce moment je commence un travail en sophrologie où je définis ce que je ne veux pas changer de ma vie. Le goût de la fête, le rire, l’énergie du soir, me rouler par terre, oser parler de n’importe quoi avec n’importe qui, pouvoir faire l’amour avec qui je veux, être déraisonnable, déconstruire, emmerder le système, être décomplexée…
Je définis évidemment ce que je veux changer : être fatiguée, ne pas aimer me regarder dans le miroir, ne pas respecter les gens autour de moi, ne pas savoir où je suis et ce que je fais, cette méconnaissance de moi-même, cette difficulté à me reconnaître, perdue dans un brouillard, complexe, mes moments de déprime, d’angoisse, mes inquiétudes permanentes, le manque de confiance en moi.
Et je travaille !… Je travaille sur qui je suis, je travaille de découvrir mes contours. Je veux être légère, m’en donner la possibilité, je veux renforcer la confiance en moi, en la vie, accepter et aimer mon corps, accepter les limites de ma personnalité, de mes capacités.
Je médite, je me calme, je fais la paix avec moi-même. Je me retrouve. J’essaie d’accepter le vide. J’essaie de vivre dans le présent, de me contenter de tout ce que j’ai là, tout près, tout le temps. Moi.
C’est une grande découverte qui me procure une joie grandissante, une sérénité fabuleuse et une source de bonheur inestimable.
Je suis encore en proie à l’angoisse de la vacuité, que j’ai encore tendance à vouloir combler par la nourriture, ou par la quête d’affection auprès de mes proches mais je sais que c’est une grande victoire et les problématiques que je rencontre actuellement me semble désormais tellement dérisoires par rapport à celle que j’ai pu connaître par le passé !…
La sophrologie a tout et rien changé à la fois ; je suis la même, seulement je n’ai plus d’angoisse. Je maitrise mes phases de découragements. Je fais face à ma fatigue, je l’accepte et j’aime ça. Je suis à l’écoute. A l’écoute de moi-même, à l’écoute des autres. Et mon égo se dissipe.
Je suis maitresse de ma vie, et surtout, je suis enfin libre. Je choisis tout, et je me sens encore plus dingue et sans limite ainsi, exactement comme je voulais être !

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